19/07/2024
Mercredi 17 juillet, famille, auxiliaires de vie, élus ont entouré Josette Bézi, née Salles, pour fêter ses 100 ans. Un bel anniversaire, l’occasion pour cette dame de souffler les bougies et de nous raconter des pans de sa vie, des pans de l’histoire de Lavelanet.
Josette Bézi a vécu toute sa vie rue Maréchal Joffre où elle est née en 1924. Elle est la fille d’Antoine Salles – maire de Lavelanet de 1945 à 1947. Josette Bézi se rappelle le temps du plein emploi dans les usines, le bruit des métiers à tisser ; « à midi », dit-elle, « les vélos envahissaient les rues ». Ses parents cultivaient des poireaux, choux, et élevaient des lapins et pigeons, comme nombre d’autres habitants. « Nous n’avions pas de pelouse », sourit-elle. Josette avait 16 ans en 1940 ; elle a connu la guerre, l’occupation allemande en bourg-centre, se souvient de la défense passive, des Allemands qui passaient dans les rues en colonne par deux. Cégétiste, son père qui a été renvoyé de l’usine où il travaillait a créé la société Salles – Monge rue Maréchal Joffre. Là, le futur maire de Lavelanet vend du charbon l’hiver et du gaz l’été. Le premier camion de la société a été réquisitionné par les Allemands. Des amis lui prêtent des gazogènes, des voitures au gaz de bois. « Ça a duré longtemps, car nous n’avions pas d’essence » se souvient Josette. « Au printemps, mon père les utilisait pour aller à Céret ou Perpignan chercher des fèves, petits pois, des légumes de saison, que nous vendions dans des corbeilles. A l’époque il faisait beaucoup plus froid et nous avions souvent de la neige à cette période. » Adulte, Josette épouse Robert Bézi boulanger ; ce dernier rejoint l’entreprise Salles-Monge et la jeune femme enceinte perd son bébé a huit mois de grossesse. « On a dû me faire une transfusion de sang, sinon, je serai morte ».
Engagée politiquement, femme de convictions, Josette Bézi est fière du parcours politique d’Antoine Salles son père. « Après la guerre, les gens avaient encore peur, alors il y est allé. » Nous sommes en 1945. Deux ans après, Georges Delmas, socialiste, monte une liste et est élu. « Delmas a réuni plus de personnes que nous », explique Josette, glissant : « il nous a fait comme Gabriel Attal. J’espère quand même » conclut-elle « qu’on va trouver un gouvernement de gauche – gauche ».